28. Juni. Die Residenz ist vorbei, die Synagoge aufgeräumt, Willem und ich auf dem Sprung nach Rotterdam. Da wurde mir bewusst, dass die Äpfel bereits erntereif waren. Es lagen schon einige von ihnen am Boden. In 4 Wochen, wenn wir zurückkommen sollten, würden alle Äpfel, die jetzt noch im Baum hingen, am Boden liegen und vor sich hin faulen. Wir hatten also keine andere Wahl: Bevor wir diesen Ort verlassen sollten, würden wir die Äpfel ernten und verarbeiten müssen.
Die Zeit dafür hatten wir nicht eingeplant, doch das ist dem Baum und seinen Äpfeln natürlich schnuppe. Es handelt sich um einen Klara-Apfelbaum. Seine Äpfel sind bereits im Juni reif, das ist bekannt.
Man muss sich da hineingeben, wenn man so einen Baum hat.
Der Baum wurde wohl von Walter Gürtler gepflanzt. Walter Gürtler, der Künstler, der 50 Jahre, bis zu seinem Tod 2012 in der Synagoge gelebt und gearbeitet hat, war Anti-Konsumist.
Es kam vor einiger Zeit ein Landschaftsgärtner zu Besuch, der Walter kannte. Von ihm erfuhr ich, dass Walter über ein profundes Wissen über Pflanzen verfügte. Auf dem Gelände der Synagoge wachsen zur Zeit ein Feigenbaum, Reben, zwei Pfirsichbäume und eben der Klara-Apfelbaum. Früher gab es auch einen Mandelbaum. Das wurde alles von Walter angelegt. Auf dem Rosenberg pachtete er zudem ein Stück Land, auf dem Nussbäume standen und wo er Gemüse anpflanzte. Damit konnte er autark leben.
Was für eine schöne Tätigkeit, die Geschenke des Baumes entgegen nehmen zu dürfen. Schön aber auch gefährlich. Während ich in den Ästen 5 Meter über dem Boden balancierte, war mir bewusst, wie leicht ein Unfall passieren konnte. Die Bilder von Ex-Votos fielen mir ein, die ich in Waldkapellen und an Wallfahrtsorten gesehen hatte, mit Darstellungen von Bauern, die von den an Fruchtbäume gelehnten Leitern fielen. Ich weiss, wie schnell das geschehen kann, wenn etwas unerwartetes passiert und man kurz vergisst, wo man steht. Ein kleiner Fehltritt, ein Ast, der bricht, und das wars dann. Aber genau dieses Risiko gehört eben dazu, zu diesem starken Gefühl von Verbundenheit mit dem Baum und seinen Äpfeln.
Einige Äpfel fallen herunter, durch die Bewegung, die ich ins Geäst bringe, der Aufprall, ein dumpfes Geräusch des Bedauerns.
Dieses Jahr gibt es Apfelmus. Nächstes Jahr werden wir uns in der Apfelsaft-Produktion versuchen.
28 juin. La résidence terminée, la synagogue nettoyée, Willem et moi en partance pour Rotterdam. C’est là que je me suis rendu compte que les pommes étaient déjà prêtes à être récoltées. Il y en avait déjà quelques-unes par terre. Dans quatre semaines, quand nous reviendrons, toutes les pommes qui sont encore accrochées à l’arbre seront par terre en train de pourrir. Nous n’avions donc pas le choix : avant de quitter cet endroit, nous devions récolter et préparer les pommes.
Nous n’avions pas prévu de temps pour cela, mais l’arbre et ses pommes s’en moquent. Il s’agit d’un pommier Transparente Blanche. Ses pommes sont déjà mûres en juin, c’est bien connu.
Il faut s’y mettre quand on a un tel arbre.
L’arbre a probablement été planté par Walter Gürtler. Walter Gürtler, l’artiste qui a vécu et travaillé dans la synagogue pendant 50 ans, jusqu’à sa mort en 2012, était un anti-consumériste.
Il y a quelque temps, un paysagiste qui connaissait Walter est venu nous rendre visite. Il m’a dit que Walter avait une connaissance approfondie des plantes. Sur le terrain de la synagogue poussent actuellement un figuier, des vignes, deux pêchers et justement le pommier Klara. Autrefois, il y avait aussi un amandier. Tout cela a été créé par Walter. Sur le Rosenberg, il a également loué un terrain où il y avait des noyers et où il a planté des légumes. Il pouvait ainsi vivre en autarcie.
Quelle belle activité que de pouvoir recevoir les cadeaux de l’arbre. Belle mais aussi dangereuse. Pendant que je me tenais en équilibre dans les branches à 5 mètres du sol, je me rendais compte à quel point un accident pouvait facilement arriver. Les images d’ex-votos que j’avais vues dans des chapelles de forêt et des lieux de pèlerinage me sont revenues à l’esprit, avec des représentations de paysans tombant d’échelles adossées à des arbres fruitiers. Je sais à quel point cela peut arriver rapidement, lorsque quelque chose d’inattendu se produit et que l’on oublie brièvement où l’on se trouve. Un petit faux pas, une branche qui se casse, et ça y est. Mais ce risque fait justement partie de ce sentiment fort de connexion avec l’arbre et ses pommes.
Quelques pommes tombent, à cause du mouvement que j’apporte aux branches, l’impact, un bruit sourd de regret.
Cette année, ce sera de la compote de pommes. L’année prochaine, nous nous essaierons à la production de jus de pomme.